Sans Honte by Gail Carriger - Le protectorat de lombrelle - 3

Auteur:Gail Carriger - Le protectorat de lombrelle - 3 [Gail Carriger - Le protectorat de lombrelle - 3]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Où Alexia interfère avec des Italiens silencieux

Lady Alexia Maccon ne se rendit évidemment pas compte quelle avait affaire à des Templiers avant de se réveiller, et même à ce stade, il lui fallut une longue période d'adaptation. Elle mit un bon moment pour découvrir qu’elle n’était en fait pas exactement prisonnière, mais agréablement installée dans les quartiers réservés aux invités d’une somptueuse résidence située, à en croire la vue depuis la fenêtre, dans une cité italienne tout aussi somptueuse.

La chambre avait un délicieux air du Sud et le soleil éclaboussait joyeusement les meubles luxueux et les murs couverts de fresques.

Alexia dégringola hors du lit et découvrit qu’elle avait été déshabillée puis rhabillée avec une chemise de nuit à ce point couverte de volants que son mari, en d’autres circonstances, en aurait piqué une crise. Ni l’idée qu’un étranger l’ait vue nue ni l’abondance de volants ne lui plaisaient beaucoup, mais elle se dit qu’une chemise de nuit ridicule valait mieux que rien du tout. Elle ne tarda pas à découvrir qu’on lui avait fourni une robe de chambre en brocart doublé de velours et une paire de pantoufles moelleuses. Sa serviette et son ombrelle, apparemment intactes, étaient posées à côté du lit, sur un pouf rose. Pensant que toute personne à la sensibilité un peu raffinée aurait brûlé sa malheureuse robe bordeaux, et ne trouvant aucune tenue respectable nulle part dans la pièce, Alexia enfila la robe de chambre, prit son ombrelle et passa la tête avec prudence dans le couloir.

Il s’agissait plutôt d’un grand vestibule au sol couvert d’épais tapis où s'alignaient un certain nombre d’effigies religieuses. L’humble croix semblait un motif particulièrement populaire. Alexia remarqua une énorme statue en or d’un saint à l’allure pieuse avec des fleurs de jade dans les cheveux et des sandales de rubis. Elle commença à se demander si elle ne se trouvait pas dans un genre d’église ou de musée. Y a-t-il des chambres pour les invités dans les églises ? Elle n’en avait aucune idée. N’ayant aucune âme à sauver, Alexia avait toujours considéré que les questions religieuses se situaient hors de sa sphère d’influence, et donc d’intérêt.

Son estomac manifesta spontanément qu’il était tout à fait vide, et le désagrément embryonnaire barbota pour exprimer sa sympathie. Alexia renifla l’air. Une odeur délicieuse émanait d’un endroit proche. Alexia possédait une vue décente et une ouïe adéquate - en dépit de sa remarquable faculté de ne pas entendre la voix de son mari —, mais c’était son odorat qui la distinguait de l’humanité ordinaire. Elle attribuait cette capacité à la taille disproportionnée de son nez. En tout état de cause, celui-ci lui fut très utile ce jour-là car il la conduisit sans la moindre hésitation le long d’un couloir et à travers une grande salle de réception d’où elle sortit dans une immense cour où une foule d’hommes était installée autour de longues tables. Imaginez donc un peu, manger à l’extérieur, et pas pour faire un pique-nique !

Alexia s’arrêta sur le seuil, hésitante. Tous ces hommes rassemblés, et elle ne portait qu’une robe de chambre.

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